Summary

Day 1 – 05:29 :: Il fait encore nuit lorsqu’Aurélien me laisse tranquillement sur le bord l’autoroute 1, cette petite autoroute qui doit bien être dans les plus longues du monde puisqu’elle fait le tour de l’ile. Confiant le Seb, il n’y a pas de raison !

Day 1 – 05:43 : On commence à voir les premières lueurs du jour, de jolies couleurs prennent la place d’un ciel étoilé très correct, des voitures passent régulièrement mais aucune ne s’arrête, je ne suis pas sur qu’elles me voient dans la nuit noire.

Day 1 – 06:07 : Sérieux, me faire un appel de phare à 4m alors que je suis tourné vers ta voiture c’était intelligent connard !

Day 1 – 06:12 : Woot ! Je vois de nouveau ! Il fait presque jour, enfin on y voit correctement, la route est fréquentée mais personne ne s’arrête.

Day 1 – 06:35 : Une voiture s’arrête. « Euuh, vous allez ou ? » « Hedland » « Sweet ! ». On fout les sacs à l’arrière de l’utilitaire et on saute dans la voiture en remerciant le gars infiniment. On sera à Hedland sur les coups de 9h, disons que j’en repars vers midi, je devrais arriver en fin d’aprèm’.

Day 1 – 08:03 : Petite pause à côté d’un pub abandonné au milieu du rien. Il y avait une mine juste à côté mais elle a fermé. Le pub est mort.

Day 1 – 09:17 : Léger burger pour le petit dej’, je suis debout depuis 4h30 ce matin, il fait faim. On le mange à Port Hedland, sur le port à regarder les bateaux se faire remplir de terre à la chaine, il dit que c’est un des ports les plus actifs de l’hémisphère sud … Mouais … Il faut voir l’unité, mais il est vrai qu’il y a en permanence une dizaine de bateaux en chargement et dès qu’ils sont pleins ils dégagent.

Day 1 – 09:35 : On laisse passer un train, j’ai compté 56 wagons « c’est un petit, normalement il y a une autre paire de motrices au milieu, ils sont deux fois plus long ».

Day 1 – 09:41 : Je me fais larguer sur l’autoroute 1 au niveau d’une station service, derrière moi : Port Hedland, devant moi 606 km de désert, de mines, de rien.

Day 1 – 09:42 to 14:35 : Des voitures passent mais aucune ne s’arrète, je perds 3 fois mon chapeau sous le souffle d’un road-train, je n’arrive pas à comprendre qu’un camion qui traine 170 tonnes (!) de terre ca brasse de l’air et qu’il faut donc que je TIENNE mon chapeau ! Pour l’histoire un road-train avec un réservoir moyen peut faire environ 1400km avec un plein, ça consomme environ 1L/km. Et oui, ca suce. Je compte mes coups de soleil et me dis que bordel ca me casse les couilles ! J’appelle donc National Tyres Port Hedland, puis un taxi pour aller passer la nuit la-bas.

Day 1 – 15:06 : Je dis bonjour aux gens, découvre le shop qui est bien plus grand, bien plus de gens qui y bossent mais qui fait un chiffre d’affaire comparable à Karratha. On est bon quand meme !

Day 1 – 16:17 : Karratha était un shop trop petit pour avoir vraiment des potins et des gens qui se crachent dessus dans le dos. Ce n’est pas le cas à Port Hedland, les mecs de l’atelier (5 je crois) crachent sur les gens de l’accueil (2 + manager + superviseur)… Raaa, le magnifique milieu des entreprises … Bon ils bossent quand meme et je suis sur qu’ils s’apprécient, mais c’est quand meme une magnifique expérience de socio. L’incompréhension provoquée par la différence (de boulot ou autre) entraine systématiquement un rejet/mépris ou des tensions…

Day 1 – 17:00 : Beer 1

Day 1 – 18:35 : Pastis 2 + Mac Do 1.

Day 1 – 20:04 : Dodo

Summary

Toutes les bonnes choses ont une fin, après avoir avec succès :

• Vendu ma voiture (à pertes certes, mais j’ai la conscience tranquille),
• Acheté un sac de kite pour pouvoir voyager,
• Quitté mon job (enfin presque il me reste deux jours dont trois payés),
• Récupéré mes taxes (oui, en Australie, ta déclaration d’impôts, elle permet de récupérer les taxes que tu as payé, j’ai ainsi récupéré plusieurs milliers de dollars, ce qui fait plaisir je vous l’avoue),
• Laissé tout le bordel qui encombrait ma voiture à des gens au hasard,

je suis fin près pour reprendre la route !

Il faut dire que j’en ai vraiment ras-le cul de cette ville, ainsi que de monter des pneus. Comme ça, à froid, on pourrait croire que c’est un métier d’avenir stimulant, mais en fait non, c’est chiant.

Du coup je me casse jeudi prochain, j’espère pouvoir utiliser mes relations nouvellement acquises afin de trouver un routier allant à Broome, parce que voyager en road-train fait partie des choses à faire en Australie.

Une fois à Broome je compte profiter du soleil quelques jours. Meme s’il semblerait que ce ne soit qu’une station balnéaire, et les stations balnéaires, c’est chiant, beaucoup disent que c’est très sympa, du coup on verra. Dans l’idéal je me trouverai un bateau allant à Darwin, quelques milliers de nautiques au milieu des Kimberleys, ca devrait pas être mal non ? Si jamais je ne trouve pas, je chercherai un 4×4 allant à Darwin par le milieu des Kimberleys. Et si vraiment c’est galère, je me rabattrai sur une voiture y allant par la route … Je ne veux pas mettre trop longtemps pour aller à Darwin, pas plus de quelques semaines. Il pourrait y avoir une jolie fille qui m’y attend. Conditionnel parce que la jolie fille est bien la-bas, mais ce n’est pas dit qu’elle y reste longtemps…

Je serai bientôt de nouveau sur la route !

Ouais, je dois foutre des photos de la où je vis, je devrais faire ça dans le we…

Summary

Les Australiens, tout comme pleins d’autres gens de pleins d’autres pays, ne ratent jamais une occasion de se torcher la gueule proprement en étant bien habillé.

L’occasion de la semaine était la Roebourne’s cup. Un truc avec des canassons qui tournent en rond sur de la terre bien rouge, bien australienne. On peut aussi caractériser la journée en disant que les gens dépensent des fortunes pour prévoir qui va gagner, ceux qui ont raison sont contents et les autres tirent la gueule. J’avoue avoir du mal à comprendre le principe. Enfin au final, lorsque les gens tirent la gueule, ce n’est jamais bien long, puisque celui qui a gagné va au bar payer une tournée.

Je me suis retrouvé la-bas car National Tyres sponsorisait l’événement en partie. Comme la moitié des boites du Pilbara, mais bon, c’est l’occasion de picoler à l’œil et pour les filles de sortir des robes toutes plus étonnantes et de mauvais gout les unes que les autres. J’exagère, il y en avait des presque correctes, mais bon … Le bon gout australien dans la campagne profonde, d’autant plus une campagne profonde pétée de thunes, je vous laisse imaginer, c’est pas glamour. Et oui, vous allez devoir imaginer, parce que je n’avais pas mon appareil photo, et la seule photo n’a pas été prise par moi. Mais on m’y voit, avec mes accompagnatrices pour la journée. Les femmes de mes boss et amis de mes boss. Et comme elles n’ont pas toutes l’âge de porter des robes absurdement roses, jaune fluo et autres couleurs importables, leurs tenues ne sont pas représentatives.

Au final cette journée était quand meme bien marrante, je sais désormais que si jamais je passe à Perth, j’ai un endroit où dormir : la femme de mon boss ayant passé une bonne heure à me vendre sa fille (« not the one you met, the good looking one ») arguant qu’elle squattait la maison familiale et qu’il était temps qu’elle se barre. Bon, j’ai vu des photos, c’est vrai qu’elle est plutôt jolie, mais un poil jeune et Perth n’est pas sur ma route à court terme. Une autre fois.

J’ai aussi vu une étoile filante, une copine passant par Karratha sur sa route vers Darwin a fait un bref stop là où je passais la soirée. Elle était invitée et aurait dû passer un peu plus de temps mais il faut croire que son copain n’a pas aimé ma tête, en tous cas il a fait une crise de jalousie monstrueuse, a tenté de me broyer la main deux fois (en disant bonjour et au revoir, à 3 minutes d’intervalle) et c’est un peu comporté en … disons, pas super gentleman. Ca m’a fait rire, beaucoup. On va dire qu’il était tendu parce qu’il venait juste de prendre la décision d’arrêter de fumer.

La jalousie est quand même un truc particulièrement débile. J’avais déjà vu des filles faire ce genre de cirque, et bien c’est infiniment plus ridicule chez des mecs. Ils rentrent dans ce jeu de domination/possession en mode « Moi homme fort ! Femme à moi ! Fuck off ! » Oui et sinon elle a le droit d’exister ou tu penses à sa place ? Haaa, tu cherches à montrer que tu es l’homme dominant et veut jouer à celui qui a la plus grosse ? Et ca plait aux femmes faibles ça ? Testostérone et ce genre de conneries ? Merci du conseil, je ne savais pas. Et sinon, je peux juste parler avec une copine où tu tiens vraiment à lui casser les couilles en étant ridicule ? Ridicule it is ! Have a good night, I will keep drinking !

Hey mam’zel’, si tu passes par là, on aura peut-être une chance de se recroiser plus de 3 minutes si tu décides qu’il est trop casse-couille ou qu’il se remet à fumer. Mais j’avoue que pour que je sois cordial avec lui, il va vraiment falloir qu’il se détende, parce qu’il part de loin.

P.S. Suite a une expérience réussi par un homme particulièrement brave, il semblerait que les filles préfèrent les hommes complètement torchés et mal habillés tentant (oui, tu ne me feras pas croire qu’à 3g tu étais efficace) de défendre la veuve et l’orphelin et non pas les gros pourceaux jouant de testostérone.
Putain j’aurais aimé être la.

[Show as slideshow]

Donc premier point, ma voiture. Suite a un traitement homéopathique, elle va beaucoup mieux, elle n’est pas encore guérie mais elle ne surchauffe plus et l’embrayage va beaucoup mieux. Qui aurait cru que l’effet placebo marchait même sur les voitures ? (Bon, en vrai, j’ai changé le thermostat ce qui a réglé le problème de surchauffe et ajouté genre 20ml de liquide d’embrayage, ce qui est bien un traitement homéopathique, mais a priori efficace). Etant donné qu’on sait tous que l’homéopathie c’est de la merde, une petite opération à cœur ouvert sera nécessaire.

Je commence à vraiment saturer de ce bled. Bon on supporte encore mais dans un mois je suis parti. Disons entre le 10 et le 14 aout.

La direction de départ dépendra surement d’une lilloise/japonaise pouvant venir passer quelques semaines en Australie dire bonjour fin aout. Si elle vient, je partirai en voiture vers le nord. Si elle ne vient pas je partirai en voiture vers le nord, mais ca ne sera pas pareil. J’envisagerai de vendre la voiture et de partir pourquoi pas en stop, ou chercher un bateau vers Broome pour monter jusqu’à Darwin à la voile. On verra bien.

Je pense définitivement venir en France pour noël, je vais tenter de faire un planning prévisionnel de mes visites, faites vous connaitre si vous avez le temps et l’envie de m’accueillir quelques jours.

Les journées se rallongent, ce qui est très agréable, c’est quand meme chelou d’avoir un climat chaud et une nuit qui tombe à 5h le soir. La saison sèche est enfin arrivée, Karratha n’est pas une ville passionnante, mais sous la pluie, c’était encore pire …

Un irlandais (du backpack) aurait couché avec une fille particulièrement moche (pas du backpack) lors d’une soirée bien trop arrosée. Il regrette. Le coté marrant (enfin pas pour lui…) est qu’il semblerait qu’elle va déménager au backpack.

Ici, un australien à l’intention de rester deux ou trois ans afin de mettre quelques centaines de milliers de dollars de coté (3 ou $400 000 en 2 3 ans, rien d’impossible) dans le but de s’acheter une maison, la louer et voyager avec le loyer, peut-être faire des études à un moment ou un autre, le tout en envoyant des sous à sa mère, veuve depuis peu.

Là, un allemand travaillant pour quelques mois, afin, lui aussi, de payer ses études (je ne ferai pas de commentaires sur le droit aux études gratuites en France, c’est une chance, absolument pas un droit), nous avons aussi un irlandais économisant avant de rentrer au pays en faisant un nouveau passage par l’Asie.

De ce coté, nous avons une paire de français arrivés depuis peu, ils galèrent à trouver un boulot, c’est la fin de l’année fiscale donc les jobs se font rares. Leur rêve est ce qui les faits tenir et continuer à galérer, ils veulent monter un village touristique en Thailande.

Encore un australien, il fait du moto-cross depuis toujours et a un très bon niveau mais n’a pas pu faire suffisamment de compétitions, il met des sous de coté pour faire une saison complète et se faire sponsoriser.

On m’y trouve aussi, français en vadrouille, travaillant pour financer la suite des aventures, une petite part en Australie, surement une grosse part en Asie.

Dans ce monde de rêves encore à réaliser, les désillusions rattrapent ceux qui n’y croient pas suffisamment, n’essayent pas assez. Il y a du travail pour tout le monde, il faut de la chance de la persévérance et une bonne dose de volonté.

Ce monde est purement masculin, étonnamment. A croire que le beau sexe n’a pas de rêves ou ne se donne pas les moyens de les réaliser. Il faut dire que les conditions climatiques ne sont pas idéales, la saison chaude est très chaude, avec beaucoup d’humidité et des journées à plus de 50°C. La saison sèche est bien plus agréable mais je dois dire qu’elle reste encore un mystère pour moi, sachant qu’il pleut régulièrement… L’ambiance masculine est surement aussi un peu machiste et les boulots sont tous très physiques, mais tout se fait à l’aide de machines, l’argument ne tient pas… Au final, il n’y a que des hommes, à une époque il y avait une fille pour cent mecs. La rumeur dit qu’il y en a désormais une pour dix, c’est en tout cas le ratio ici à Parkby Lodge.

Dans ce monde rythmé par le travail, peu de choses sortent de l’ordinaire, toutes les journées sont identiques, avec de petites variations le week-end, et encore… Tout le monde à ce sentiment étrange d’être prisonnier de ses rêves, le temps passé ici est compté, chaque journée, chaque salaire nous rapproche un peu plus de la date de notre libération.

De temps en temps nous avons des visites, une paire de demoiselles est passée hier soir, une allemande et une canadienne d’origine asiatique, amies d’un anglais. C’est fou à quel point un rire féminin semblait décalé dans ce monde si particulier, c’était sacrément rafraichissant. Elles étaient au cœur des conversations, même après leur départ, tout le monde ne pensait qu’a la suite des événements, l’après Karratha, l’accès à cette nouvelle vie, la porte de nos rêves enfin ouverte.

Ouais, je mettrai des photos plus tard.

Bon, je dois avouer que j’exagère un peu, il a plu toute la journée de lundi, un certain nombre de personnes ne pouvant bosser en a donc profité pour changer leurs pneus. Bosser toute la journée dans la boue, c’est génial. Depuis cet épisode de pluie (250mm en 24h, ca fait de l’eau, et meme beaucoup d’eau pour une putain de saison sèche !), nous n’avons plus de courant dans l’atelier, hier ce n’était que le triphasé mais aujourd’hui on a plus rien. Bon, je dois dire que ca n’impacte pas vraiment le boulot puisqu’il n’y en a pas…

Allez, encore plus ou moins 6 semaines et je me casse, le Pilbara n’est pas vraiment une région passionnante, mais on gagne des sous plutôt rapidement.

Sinon la vie au backpack se passe, des gens partent et arrivent, cherchent du boulot, espèrent, repartent complètement à sec ou finissent par trouver s’ils s’accrochent. Leaving the dream !

J’ai ajouté des photos, c’est flou, je ferme les yeux, on y voit Dylan péchant sous la pluie, mais ce sont des photos.

[Show as slideshow]

Summary

« Bonjour, ca va ?
-          Bien et toi ?
-          Nickel, qu’est ce que je peux faire pour t’aider ?
-          Je suis à la recherche d’un boulot, vous n’auriez pas besoin de quelqu’un par hasard ?
-          Hmm… Tu as déjà monté des pneus avant ?
-          Non, jamais, mais j’apprends vite.
-          Ok … Il y avait un irlandais la semaine passée, il disait aussi qu’il apprenait vite, mais il n’a jamais appris, il m’a couté une fortune, explosé des pneus …
-          Haa ? Non, non, généralement les gens sont plutôt content de mon boulot, vous pouvez appeler XXX si vous voulez, j’ai passé 2 mois dans sa ferme.
-          Mouais … Tu comptes rester combien de temps ?
-          3 à 6 mois, ca dépendra de ce que je peux mettre de coté.
-          Ok … Tu as des chaussures de sécu ? Tu peux commencer tout de suite ?
-          Euuh oui … Et concernant les heures et le salaire ?
-          $24 de l’heure
-          C’est peu, c’est négociable ?
-          Je ne sais pas si tu es capable de faire le boulot, quand tu le seras ca augmentera.
-          Ok, normal, ca me va. »

C’est donc comme ca que je me retrouve à jouer le stagiaire encore une fois … Avec un salaire de misère ($24 de l’heure, 45h par semaine minimum, soit la modique somme de $4300 mensuel ou 56k$ annuel, j’aime ce pays) mais qui pourra être revu à la hausse.

Je pourrais ajouter un petit mot sur le fait que le patron offre les bières tous les soirs et le barbecue le vendredi, que les gens avec qui je bosse sont plutôt sympa et bons profs, qu’il se peut que d’ici quelques semaines je puisse squatter sur place ce qui me ferait économiser le logement … Enfin bref, Australia’s back, ma bonne étoile aussi, tout va pour le mieux.

Et pour la petite histoire, la boite était en train de se casser la gueule, les mecs qui bossaient la étaient des branleurs qui avaient presque un an de retard sur les commandes (je comprends meme pas comment c’est possible …) et les deux mecs avec je bosse sont arrivés depuis 2 3 mois et ont rattrapé le retard à coup de 110 ou 130h de boulot par semaine (oui, ca fait 15 à 18h de boulot par jour 7j par semaine). Et depuis ils sont à jour, donc la clientèle est contente, et le boulot commence à revenir.

Summary

Après avoir passé plusieurs jours allongés sur la plage à attendre une éventuelle réponse d’un employeur, nous avons fini par bouger pour la ville suivante. Exmouth aurait vraiment été un super endroit pour bosser un peu, mais la vie est relativement chère et je n’y ai pas trouvé de boulot… Du coup on repart sur la route en direction de la prochaine étape, 600kms plus loin : Karratha. C’est une ville minière et le premier réel endroit où il y a du boulot depuis Perth, tout le bassin, de Karratha à Port Hedland, regorge de mines, de gaz et autre, c’est une région en pleine croissance depuis quelques décennies et elle déborde de fric.

Quand je dis qu’elle déborde de fric, cela signifie que tout est cher, très cher. Enfin … Les logements sont chers (un chambre à louer dans une colloc’ se paye $400 par semaine), je pense que les grandes surfaces ont des prix plus ou moins uniformes sur l’ensemble du territoire, mais pour le reste, on est tellement loin de tout que transporter quelque chose jusqu’ici coute un bras.

La région est industrielle, minière, et donc plutôt moche. C’était un territoire aborigène dans le temps, on y trouve donc quelques peintures murales dans des paysages de désolation. On trouve en effet de nombreuses collines qui ressemblent à des tas de roches résiduelles d’une mine. Cependant, tout cela est parfaitement naturel, très rouge, très chaud (très très chaud, les températures commencent à descendre, il ne fait plus que 36° en journée et 25 ou 26° la nuit, avec une bonne grosse humidité), très chaotique, j’aime beaucoup. On se croirait dans un de ces films post-apocalyptique, avec de grandes étendues de montagnes rouges, de nombreux poteaux électriques, de grandes constructions métalliques surmontées par des torchères, des usines à gaz, des trains qui n’en finissent plus (2,5kms de long), et au milieu de tout ça, une brume de chaleur donnant cet aspect très particulier.

Historiquement, Dampier était un port minier, fer principalement, il n’y avait rien, juste une exploitation minière, un pub, deux trois logements pour les quelques dizaines d’ouvriers… Et avec le temps, la ville a grandie, beaucoup. Dampier, se situant sur une ile (enfin … presqu’ile, on a construit une route et un chemin de fer), la place était limitée, une nouvelle ville a donc vue le jour au milieu du rien :Karratha. Depuis, Karrahta n’a cessé de grandir, mettez de l’argent dans un coin et des gens vont s’y installer, construire des maisons, manger, boire des bières, acheter des trucs inutiles, se faire couper les cheveux, aller aux putes … Du coup toute une ville se développe, il y a aujourd’hui 3 écoles, un collège, un lycée, des églises, des centres sportifs, 22000 habitants et le chiffre est en constante hausse, il y a des batiments en construction partout…

Je suis actuellement dans un « working hostel ». Iris a continué son chemin vers Broome, à la recherche d’une ferme. Encore un au revoir… Disons que c’est comme un backpack, sauf qu’il n’y a aucun backpacker. Les tarifs sont honnètes pour le coin, $50 par jour avec 2 nuits gratuites si tu restes une semaine, $250 par semaine pour une chambre en dortoir ça fait quoi, 800€ par mois ?. Et étonnamment, dans cet hostel, tout le monde bosse et il y a beaucoup d’australiens. Il faut croire qu’il est possible de gagner de l’argent ici, $22 de l’heure étant considéré comme un mauvais salaire et $25 un minimum. J’ai croisé un électricien payé $45. Un standard pour tous les boulots manuels, enfin si on sait faire quelque chose de ses mains.

Les gens ont tous du boulot, ils ont mis plus ou moins longtemps à trouver, mon compte en banque me donne 2 semaines, j’espère trouver avant. Un Irlandais vient de quitter son boulot, il montait des pneus, du coup son patron doit chercher quelqu’un non ?

P.S. Et j’ai mis les photos d’Exmouth à jour, j’ai une super connexion internet ! Super rapide, avec une limite de 2,5Go par semaine ! Je peux à nouveau perdre du temps sur youtube et trouver de nouveaux films ! En parlant de ça, je viens de voir « Red Dog ». Un film Australien ayant lieu à Dampier dans les années 70, au début de l’exploitation minière de la région, il donne vraiment une bonne idée des paysages, de l’ambiance de l’époque que l’on retrouve encore un peu maintenant : une vie de boulot dans un pays hostile. Et en plus c’est un bon film !

[Show as slideshow]