Summary

Joli nom que porte cette ville de la cote sud-ouest connue pour avoir les plus belles et plus blanches plages d’Australie. Elle ne se situe qu’à 800kms de Manjimup (ferme où je suis depuis un peu plus d’un mois et demi pour ceux qui ne suivent pas) ce n’est donc qu’un petit détour à faire avant de partir dans le nord.

Pour ce petit détour, je suis donc parti avec une fille franchement sympa, certains diront qu’elle est jolie mais en fait elle est moche, dans son break bleu, avec un planning presque pas modifié par rapport au planning initial. Je ne pense pas avoir le courage de parler de tout le trip en une seule fois, et comme en plus il s’est passé un nombre non négligeable de choses, allant de la rencontre avec des kangourous morts à la rencontre d’australiens très sympa, en passant par le classique coup de la panne, il se peut donc que ca s’étale sur quelques jours. Pour les impatients, la conclusion sera de la forme : « Esperance c’est plutôt cool, mais loin d’être incontournable, et vérifiez vos niveaux d’huile ! »

Tout commença par une douce journée de fin d’été, dans des vignes. Alors qu’une fille pas si jolie que ça et totalement dégoulinante de sueur me demande combien de seaux j’ai ramassé, je lui réponds très humblement que j’en ai ramassé bien plus qu’elle. L’histoire dira qu’elle en avait ramassé 66 là où j’en avais ramassé le nombre totalement incroyable de 69 (je ne ferai pas davantage de commentaires sur l’aspect incroyable de ce nombre, il y a suffisamment d’esprit graveleux qui lisent ce blog). J’ai appris par la suite qu’on avait l’intention de partir plus ou moins à la même époque et dans la même direction, après avoir été un peu dégouté lorsque j’ai appris qu’elle n’avait besoin de prendre qu’une douche par semaine, j’ai pris sur moi et ai envisagé le fait de voyager avec elle.

L’idée première était la suivante, on attend une paire de semaines qu’elle gagne un peu de sous et que ma voiture soit prête et on prend la route tous les deux. Il s’avère que j’ai un peu galéré avec mes banques en France ce qui a quelque peu retardé le transfert de mes sous (spéciale cassédédi au gnou) et donc l’achat de la voiture. On a donc du s’adapter. Pour ceux que ça intéresse, ma voiture est au garage pour contrôle technique en ce mardi 2 avril et si tout va bien, je l’achète demain, si le contrôle technique implique des réparations trop chères, je pense que je ne l’achèterai pas et ferai du stop, sinon, il faudra que j’attende encore (attendre, attendre … Raaa l’Australie …) que les réparations soient faites.

En oubliant les modifications de programme incessantes la version finale impliqua un départ mercredi 27 mars à 10h 11h30 et un retour lundi 1^er avril en début  milieu de soirée à Manjimup. L’avant dernière version impliquait un départ mardi en fin d’après-midi, mais elle a été amendée suite à la fugue/cuite/disparition monumentale de l’intégralité du staff d’un certain backpack, empêchant de faire le check-out d’une certaine belge.

Je me retrouve donc dans cette voiture en direction d’Esperance. La route est longue, on ne la fera pas en une seule journée. Premier stop à Conspicuous beach, j’ai adoré cette plage il y a quelques semaines et il serait vraiment trop con de passer devant ce petit bout de paradis sans s’y arrêter. Après un rapide déjeuner nous avons savouré une petite baignade qui ne se caractérise absolument pas par des déferlantes de 3 4 mètres de haut au milieu d’une baïne coriace parce que sinon mon papounet pensera que je ne sais pas lire les courants et que je prends des risques inconsidérés. Il ne s’est absolument rien passé et la situation a été parfaitement gérée, il a juste fallu nager un peu en travers du courant afin d’en sortir et revenir tranquillement, rien de bien méchant, et les grosses vagues étaient bien funs ! Note à moi-même : Faire un peu plus gaffe aux baïnes …

Après ce petit intermède nous avons poussé jusqu’à Albany, c’est une ville, beaucoup de choses sont donc chères et nous n’avons jamais trouvé l’emplacement du camping gratuit indiqué par l’office du tourisme, nous avons donc squatté le parking d’une roadhouse et j’ai du subir le fait qu’Audrey n’a pas pris de douche bien que le proprio le lui ai gentiment proposé …

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Dans la vie d’un élevage de chiots, il arrive que l’on vende des chiots tout en gardant un droit sur un certain nombre de portées. Une de ces chiennes est en chaleur à Denmark et Claire nous a demandé si on voulait prendre 2 jours off pour aller la chercher, elle nous paye l’essence (ha oui, je ne sais pas si je l’ai précisé, on a notre propre voiture, ce qui est plutôt cool). Denmark c’est au sud-est de Manjimup, sur la cote. On a donc dit oui.

Après un départ pas franchement rapide on a finalement pris la direction de Walpole, où nous avons trouvé un free campsite sur la route (oui, on avait une carte et on savait où chercher, mais quand meme !). Dans le genre camping sympa on fait difficilement mieux, au bout d’une route en terre de 5 6 kms en forêt on arrive sur une rivière avec un chiotte chimique, une tente, et une table en bois occupée par un couple jouant de la guitare et du trombone. Nous y avons donc rencontré ce couple d’australiens en vacances. 25 ans, en train de finir ou de reprendre l’université, ils sont en balade depuis 5 semaines et viennent de passer une semaine dans ce camping au milieu de nulle part, tu les imagines très bien en train de remonter la rivière pour se poser sur un bout de caillou où ils vont lire et se réciter des poèmes, jouer de la musique, et plus si affinité. Vraiment mignons, difficile d’imaginer un couple allant mieux ensemble au sein de ce paysage d’arbres immenses, de rivières et de pitits noiseaux.

Au sein de ce décor on trouve aussi un australien plus agé qui voyage en van. Juste après nous avoir dit bonjour (ou bien avant ?) il me propose d’utiliser son canoë pour remonter la rivière. Après lui avoir fait répéter trois fois car j’étais persuadé de ne pas avoir bien compris, j’ai accepté et suis donc parti pour une balade d’une petite heure à profiter d’une rivière presque à sec (il pleut pas des masses ici) et qui donc ne coule plus. Elle est parfaitement immobile et fait donc office de miroir, reflétant le ciel et les cimes des arbres. J’ai des remords à avancer avec le canoë, perturbant cette immobilité, cette sérénité. Je me dis que l’homme moderne n’a pas grand-chose à faire ici et ait vraiment le sentiment qu’il est un beau fouteur de merde. Du coup je continue à avancer avec mon canoë, paisiblement, en essayant de ne trop rien toucher et en tentant de tout remettre à sa place après coup.

A mon retour le couple d’australiens est sur la berge, tranquillement les pieds dans l’eau. On discute un moment et ils me racontent leurs balades, le fait qu’ils aient remonté la rivière à deux dans le canoë monoplace, les coins qu’ils ont trouvés, perdus au milieu de nulle … J’entends le bruit d’une voiture, mes deux compatriotes sont de retour, ils étaient partis chercher du réseau/connexion internet et en ont trouvé à 20kms. Ca fait quand meme 10 jours qu’ils ont quitté Melbourne et une demi-journée qu’ils n’ont pas de réseau. Intenable ! Je ne vis pas dans le meme monde qu’eux et me sens tellement plus proche de ce couple d’australiens. Mais merde, on est dans un coin paisible comme on en fait plus, profitez les gars ! Internet, le téléphone et les gens à Melbourne on les retrouvera demain !

Je repose le canoë sur la berge, le vieil australien n’est pas là, je ne pourrai le remercier que demain.

Samedi matin, départ pour Denmark et Albany, les deux villes suivantes sur la côte, je ne m’étalerai pas sur les quelques plages magnifiques que l’on a croisé j’étais le seul à vouloir rester posé sur la plage à rien faire du coup après une rapide baignade on a continué notre route « vers albany, on s’arrêtera la-bas, c’est une plus grande ville (30 000 habitants, WOOT !) il y aura plus de monde est de trucs à faire ». Mouais … Western Australi, je doute qu’on croise du monde sur la plage meme si elle est en ville. Et puis bon, la plage paumée au milieu de nulle part, c’est quand meme bien mieux non ? Non. Ok … My bad …

On a passé la nuit à Albany, dans un camping, l’un a voulu aller dans un bar pour se bourrer la gueule mais n’était pas suffisamment motivé pour créer un mouvement. On n’y est pas allé. Mieux comme ça ? Je sais pas, c’est vrai qu’une soirée dans un bar aurait pu être sympa mais franchement, si tu veux des bars tu restes dans l’est, tu viens pas à plus de 3h de route de la vraie ville conséquente la plus proche !

Le lendemain nous sommes allé voir de très jolies falaises avec des plages magnifiques derrières, ce coin est juste sublime, je reviendrai y passer plus de temps avec des gens ayant les memes attentes que moi/ Du haut des falaises on voyait un certain nombre de rocher au milieu de l’eau, de beaux rochers, genre petites iles, le temps était couvert. La visi est tombée. On est resté là, moi avec, à regarder les vagues et la mer. Il y a eut trois gouttes de pluie. Le ciel est devenu gris. Puis noir. On n’a toujours pas bougé. Le grain a ensuite donné sa pleine puissance. On a tous fini trempé. J’ai honte…

Il faut dire qu’on est tellement habitué au fait qu’il fasse toujours beau que meme si j’ai noté absolument tous les signes annonciateurs d’un grain (tous ! vent qui forcit, luminosité qui tombe, visi qui tombe, première gouttes de pluie qui arrivent doucement …), une forte pluie étaient inenvisageable. J’ai quand meme un poil honte.

On est allé se faire un barbeuk’ où on a croisé des français (haa, étonnant !) avant d’aller chercher le chien. Il a été malade durant le trajet, mais pas sur moi, j’avais senti venir le coup. Retour vers le nord et le presque beau temps, ici aussi ils ont eu trois gouttes de pluie.

Au final, c’était un bon we, il aurait pu être énorme mais la météo n’était pas si clémente que ca et je n’ai pas eu le courage de me foutre à l’eau avec le kite sous la pluie. Et surtout, je n’ai pas du tout, mais pas du tout, la meme vision des choses que mes concitoyens. Et au quotidien ca n’est pas trop pesant, mais lorsqu’on passe trois jours ensemble …Bref, j’ai eu trois jours off.