Summary
Après avoir dit au revoir à tout ce qui a fait ma vie pendant près de deux mois j’ai pris la direction du nord. Je prévois un petit arrêt à Perth histoire de trouver un compagnon de voyage et ensuite je mets les voiles.
C’est donc en allant en direction de Perth que je passe devant le panneau « Mandurah ». J’en ai entendu du bien et rien ne m’attend, allons donc y passer la nuit ! Je m’arrète donc au hasard sur une bien jolie plage et rencontre une famille d’australiens galérant à gérer leurs mômes, trop heureux d’être dehors et qui courent dans tous les sens. Je demande s’ils ne connaitraient pas un coin discret où je pourrais poser ma voiture pour la nuit. Il s’avère qu’ils en connaissent un ! Et pas compliqué d’accès, « tu vas sur le pont, et ensuite c’est troisième à droite. Tu verras, c’est de la gravel road et tu arrives sur la plage, je te déconseille d’y descendre parce que la marée peut monter assez haut ». Parfait, ce coin semble idéal, quant à la plage, je ne me sens pas encore d’aller jouer dans le sable avec Titine, un jour surement, mais pas la.
Du coup je prends la route indiquée, bonne gravel road qui devient mauvaise gravel road, j’enclenche les 4 roues motrices (en pratique ca bloque le différentiel) et ca passe comme dans du beurre. Sauf qu’après, la route devient plus mole et devient carrément en sable très sec et très sans adhérence (un peu comme sur de la neige). J’aime pas ça, mes pneus sont trop gonflés et je ne sais pas faire, c’est encore trop tot pour moi. Du coup je ralenti, m’arrète … Et maintenant ? Parce qu’en roulant on flotte sur le sable, mais dès qu’on s’arrète on a un peu tendance à s’enfoncer comme dans de la poudreuse … Du coup je me retrouve coincé, comme un con, le soleil est déjà bien couché et la nuit tombe. Je prends ma pelle et tente de creuser, fou des branches sous les roues, j’essaye timidement, ca ne bouge pas, je ne fais que creuser autour des roues, la voiture touche presque le sol …
Du coup, pas grand-chose d’autre à foutre, je me couche (j’ai pas franchement faim …), sort l’ordi et remarque que j’ai un peu de réseau, j’en profite pour envoyer deux mails avec ma clé 3G, chercher des astuces pour sortir du sable, le temps passe…
Sur les coups de 21h, des phares arrivent à ma rencontre, je sors précipitamment et le mec s’arrète 10m plus loin après m’avoir dépassé (genre connard, une voiture arrété au milieu de la route tu ne te poses pas de questions ?). Il remarque que je suis coincé (sans déconné ?) et me donne un coup de main pour dégonfler les pneus à une pression cohérente avec le sable, donne trois coups de pelles me donne trois conseils et je retente de sortir. Après avoir un peu bourriné, la voiture sort de son trou, fait 10m, il me dit d’arréter, je m’arrète, m’enfonce à nouveau. Et en effet, il me fait remarquer que le différentiel fait un petit bruit, genre de petit bruit que tu as lorsque tu cherches à enclencher la 1ère à 40km/h et sans débrayer, autant dire que la voiture hurle à la mort. Il me donne le numéro de la roadassistance et me dit de les appeler, il y a un truc pourri avec le différentiel la voiture sortira pas en l’état.
Sur ce, je retourne me coucher et passe une nuit horrible à me dire que je suis dans une merde noire, que la voiture est morte, qu’il va falloir que je donne les quelques dollars qu’il me reste à la roadassistance et qu’ensuite ba je serai comme un con, genre vraiment, le compte en banque tirait déjà la gueule, mais si en plus je n’ai plus de voiture et que je dois des sous à l’assistance… Je rève trois fois que la voiture est sortie, de trois façon différentes, l’une incluant que le sable à fondu et que la voiture est donc de nouveau sur le bitume en dessous.
6h du mat, premier rayons de soleil accompagnés par une lueur de phares. Je saute en dehors de la voiture, l’autre s’arrète, me dit qu’il ne peut rien pour moi mais que d’autres risquent d’arriver et que eux peut être. La voiture étant au milieu de la route, il passe à moitié au milieu des buissons pour me doubler.
N’ayant plus grand-chose à perdre, je retente un coup, le sable est plus dur que la veille (humidité de la nuit oblige) et j’arrive à avancer de quelques centimètres.
Il revient, n’ayant pas trouvé ce qu’il cherchait et repasse à coté, cette fois, la voiture ayant bougée, il touche ma voiture et éclate un bout de carrosserie juste au dessus du phare. Il ne s’arrète pas, je hurle. De désespoir, je retente un coup de sortir de la, on va quand meme pas se laisser emmerder par un putain de tas de tole ! Du coup je désengage le 4WD et le réengage proprement, sagement, en prenant mon temps. Et ensuite je bourrine, un peu d’arrière, la voiture bouge un poil, un peu d’avant, la voiture avance, le différenciel n’a pas l’air de trop gueuler, encore un peu d’arrière, à chaque fois le moteur monte à près de 8000tr/min, il hurle, le différentiel ferme ca gueule et fait son job, les 4 roues tournent en meme temps. Encore un peu d’arrière, je suis sorti de mon trou, un grand coup d’avant et me voila de nouveau en train de rouler, j’engage la seconde, ne ralenti pas, tourne dans le renfoncement que j’ai trouvé pour faire demi-tour, m’arrète, repars en arrière, m’arrète à nouveau, repars en avant, bourrine toujours autant, engage la troisième, je n’ai pas du passer à moins de 5000 tr/min, la route devient plus dure, je m’arrète, souffle, le diff a bien eu quelques appels au secours mais s’était quand je bourrinais vraiment, rien de bien dérangeant. Il devait juste être mal bloqué hier. Je repasse en 4WD standard et reprend la route plus calmement, j’arrive sur l’autoroute, roule à 50, mes pneus sont à plat, trouve une station service, regonfle mes pneus, bois un chocolat au lait glacé.
Le compte en banque tire toujours la gueule, mais j’ai toujours une voiture.
Enfin remise de « tes » émotions……je reprends plus sereinement la route avec Titine et toi !
Bonnes nouvelles aventures profondément partagées!