Derrière ce petit nom se cache un monde étrange, un monde plein de rêves, de désillusions, de chaleur et de pluie, un monde où le temps passe à une allure surprenante et où les journées se ressemblent. Dans ce monde particulier, les seuls réels changements ne se voient pas car ce ne sont que des nombres sur une page internet. Ces nombres augmentant rapidement sont le sésame des rêves à réaliser.

Ici, un australien à l’intention de rester deux ou trois ans afin de mettre quelques centaines de milliers de dollars de coté (3 ou $400 000 en 2 3 ans, rien d’impossible) dans le but de s’acheter une maison, la louer et voyager avec le loyer, peut-être faire des études à un moment ou un autre, le tout en envoyant des sous à sa mère, veuve depuis peu.

Là, un allemand travaillant pour quelques mois, afin, lui aussi, de payer ses études (je ne ferai pas de commentaires sur le droit aux études gratuites en France, c’est une chance, absolument pas un droit), nous avons aussi un irlandais économisant avant de rentrer au pays en faisant un nouveau passage par l’Asie.

De ce coté, nous avons une paire de français arrivés depuis peu, ils galèrent à trouver un boulot, c’est la fin de l’année fiscale donc les jobs se font rares. Leur rêve est ce qui les faits tenir et continuer à galérer, ils veulent monter un village touristique en Thailande.

Encore un australien, il fait du moto-cross depuis toujours et a un très bon niveau mais n’a pas pu faire suffisamment de compétitions, il met des sous de coté pour faire une saison complète et se faire sponsoriser.

On m’y trouve aussi, français en vadrouille, travaillant pour financer la suite des aventures, une petite part en Australie, surement une grosse part en Asie.

Dans ce monde de rêves encore à réaliser, les désillusions rattrapent ceux qui n’y croient pas suffisamment, n’essayent pas assez. Il y a du travail pour tout le monde, il faut de la chance de la persévérance et une bonne dose de volonté.

Ce monde est purement masculin, étonnamment. A croire que le beau sexe n’a pas de rêves ou ne se donne pas les moyens de les réaliser. Il faut dire que les conditions climatiques ne sont pas idéales, la saison chaude est très chaude, avec beaucoup d’humidité et des journées à plus de 50°C. La saison sèche est bien plus agréable mais je dois dire qu’elle reste encore un mystère pour moi, sachant qu’il pleut régulièrement… L’ambiance masculine est surement aussi un peu machiste et les boulots sont tous très physiques, mais tout se fait à l’aide de machines, l’argument ne tient pas… Au final, il n’y a que des hommes, à une époque il y avait une fille pour cent mecs. La rumeur dit qu’il y en a désormais une pour dix, c’est en tout cas le ratio ici à Parkby Lodge.

Dans ce monde rythmé par le travail, peu de choses sortent de l’ordinaire, toutes les journées sont identiques, avec de petites variations le week-end, et encore… Tout le monde à ce sentiment étrange d’être prisonnier de ses rêves, le temps passé ici est compté, chaque journée, chaque salaire nous rapproche un peu plus de la date de notre libération.

De temps en temps nous avons des visites, une paire de demoiselles est passée hier soir, une allemande et une canadienne d’origine asiatique, amies d’un anglais. C’est fou à quel point un rire féminin semblait décalé dans ce monde si particulier, c’était sacrément rafraichissant. Elles étaient au cœur des conversations, même après leur départ, tout le monde ne pensait qu’a la suite des événements, l’après Karratha, l’accès à cette nouvelle vie, la porte de nos rêves enfin ouverte.

Ouais, je mettrai des photos plus tard.

14 commentaires

  1. Je suis tes aventures de temps en temps et lis tes commentaires.
    Je ne peux m’empêcher d’intervenir sur celui-là (au risque d’être bien relou).

    Article quelque peu original. Je ne peux m’empêcher de réagir sur quelques points, en particulier, le style et les mots employés.

    1) « A croire que le beau sexe n’a pas de rêves ou ne se donne pas les moyens de les réaliser. Il faut dire que les conditions climatiques ne sont pas idéales [...] » Est-ce de l’ironie ? De la maladresse ? La première phrase me choque! On croirait un homme du XIXe siècle s’entendre parler : « je suis misogyne et je pense que les femmes sont inférieures aux hommes ». C’est un peu cela que j’ai ressenti en lisant cette phrase.
    Passons à la suite : il semblerait que tu fasses un lien entre les conditions climatiques et les femmes ; en gros, les filles ne viennent pas car il fait plus de 25° et il pleut ; à croire que le sexe féminin est conditionné à une certaine température et n’arrive pas à dépasser cet obstacle…Intéressant !!

    2) « Une paire de demoiselles est passée hier soir » : encore une phrase digne du début du siècle !! On peut parler d’une paire de chaussures ou de chaussettes…bref, d’un OBJET mais pas d’une paire de FEMMES !!

    Tu m’excuseras pour mon féminisme militant. Mais, je voulais m’assurer qu’il n’y ait pas de malentendu.
    Je pense (et j’espère sincèrement) que les formules utilisées sont maladroites. Je voulais simplement m’en assurer.

    Je ferme cette parenthèse et te souhaite une bonne continuation dans ton périple.

    Marine

    • Tout d’abord merci de votre intérêt, nous prenons vos remarques très au sérieux et les prendrons en compte à l’avenir.

      C’est hallucinant à quel point la vie de prof peut changer une façon d’écrire, de rédiger, je doute que tu aies toujours été comme ça, mais relis ton texte, on croirait que tu corriges une copie de collégien.

      Et donc, pour te répondre, de 1) j’emmerde cordialement les féministes et tous les trucs qui finissent en istes, ismes, je suis comme ça moi.
      Tu penses, et tu te trompes complètement, que ces formules sont maladroites, elles ne le sont pas. Enfin pas trop, en me relisant elles apparaissent un peu maladroite, mais pas dans ton sens.
      La première phrase te choque, c’est parfaitement normal et tu as ressenti ce qui était prévu. Je trouvais la phrase cool et l’effet marrant, je l’ai donc laissé telle quelle. Elle ne fait, tout comme l’ensemble de ce paragraphe, que s’interroger sur l’absence de femmes dans ce bled. Les conditions climatiques sont en effet ironiques et ne font donc que renforcer mon interrogation. J’aurais en effet dû développer un peu plus l’aspect machiste du coin. Il n’en reste pas moins que je ne trouve aucune raison à l’absence de filles à karratha : ce n’est pas parce qu’elles n’ont pas de rèves (première phrase, ironie, toussa) et pas parce que la vie est trop dure ici (condition climatique + femme faible physiquement, ironie, toussa). Il ne reste que le machisme ambiant… Mouais … A moins que l’Australie soit machiste, ou que les filles elles-mêmes le soient ?

      Concernant la paire de demoiselle, j’ai encore une fois obtenu l’effet recherché ! Quel auteur ! Cette phrase nous rappelle la façon dont les femmes sont vus à karratha. Elles sont ici de l’ordre de l’objet, pour ne pas dire objet sexuel (enfin sont … Disons qu’elles sont vues par beaucoup comme…). En fait, plus qu’objet, on serait plus proche de l’animal mythologique.

      Mes tournures sont souvent agressives, c’est parfois de la maladresse, très souvent de la provoc’ ou de l’ironie. Concernant mon rapport au féminisme … Je trouve les féministes très souvent à coté de la plaque. Les femmes ne sont pas des hommes, arrêtons de vouloir les rendre identiques. Elles ont d’ailleurs bien plus à perdre à devenir des hommes qu’a en rester éloignées. Je prends personnellement chaque personne comme elle vient (esprit salace s’abstenir), sans tenir compte de la présence ou non d’une paire de couilles entre ses cuisses. C’est pour moi l’objectif que devrait avoir tout féministe, pas le 50/50, l’indifférence du sexe.

      Sinon ca va ?

      • J’avoue que je pige pas le ton hyper grave de ton message Marine. Il me semble qu’il faut faire attention à ne pas tomber dans la réaction totalement contre-productive. On peut questionner et vouloir rappeler à l’ordre des gens qui tiennent des discours proprement insultants. Mais il faut avoir l’intelligence de ne pas sombrer dans l’hyper-sensibilité et l’hyper-réaction. Quand quelqu’un commence à s’exprimer en mode police de la pensée, tout ce qu’il pourra dire s’en trouvera totalement décrédibilisé. A toi d’observer donc si tu es suffisamment sérieuse concernant le sort des femmes pour abandonner le rôle du cliché de la militante féministe (qui n’est qu’une réaction au machisme) qui ne fait d’ailleurs que perpétuer in fine ce contre quoi elle est sensée se battre. Mais bon combien d’egos se cachent derrière des combats d’idéaux ?

  2. En rapport avec la partie de ton texte sur la poursuite de ses rêves, un poème que je viens de lire sur le main board à brockwood.

    I Watch People In The World

    I watch people in the world
    Throw away their lives lusting after things,
    Never able to satisfy their desires,
    Falling into deeper despair
    And torturing themselves.
    Even if they get what they want
    How long will they be able to enjoy it?
    For one heavenly pleasure
    They suffer ten torments of hell,
    Binding themselves more firmly to the grindstone.
    Such people are like monkeys
    Frantically grasping for the moon in the water
    And then falling into a whirlpool.
    How endlessly those caught up in the floating world suffer.
    Despite myself, I fret over them all night
    And cannot staunch my flow of tears.

    Ryokan

  3. « C’est hallucinant à quel point la vie de prof peut changer une façon d’écrire, de rédiger, je doute que tu aies toujours été comme ça, mais relis ton texte, on croirait que tu corriges une copie de collégien » :

    Effectivement, j’ai l’impression de corriger une copie de collégien. Et je pense que le collégien aurait pu se relire pour éviter toute maladresse et autres confusions…
    Personnellement, je trouve que ton ironie n’est pas bien amenée, d’où le ton grave que j’ai pu prendre.

    Pour demain : revoir ta leçon sur l’ironie.

    Marine

    • Pour moi la réaction n’est que du même niveau que ce que tu crois déceler dans le texte de Seb. Et là c’est en train de finir en : mais c’est lui qu’a commencé m’sieur !

      • Effectivement, c’est du même niveau (car fait exprès)… Bref, je m’arrête ici.
        Merci pour tes explications Séb’.

        Bonne route et bon courage pour la suite ;)

  4. Bon, Marine, on va dire que ta réponse était ironique ou à prendre au second degré ou autre meme si je ne vois pas bien l’apport à part « bon ok … J’ai peut-être un poil sur-réagis. My bad » On va dire que c’est ca. On premier degré on aurait un truc d’une suffisance et prétention atroce, ce que je ne veux pas croire de ta part.
    Pour le fond, je ne vois pas en quoi l’ironie aurait besoin d’être amené, c’est au contraire une tournure sensée apporté une incertitude, l’amener casse donc cet objectif. De plus, la quasi intégralité des choses que je raconte, à l’oral comme à l’écrit est teintée d’une ironie très forte, notamment en lien avec le fait que la vie est bien trop grave pour être prise au sérieux (voir mon dernier post ou je développe un poil plus.)
    Sur ce, je vous fais à tous des bisous.
    P.S : Edouard, je style « je suis un putain d’être éveillé qui vous apporte la sagesse en ce bas monde » doit surement être … mal pris par certaines personnes si tu n’y fais pas gaffe. Je dis ca en passant, je me doute que tu le sais (parce que tu remets en question ce que pensent les gens de façon forte et lorsqu’on est « attaqué » dans ses idées on se vexe, toussa toussa), mais ca va toujours aussi bien le disant :P

    • Je me doute que tu n’as nul besoin d’encouragement, jeune Seb, mais je m’en tape le coquillard: continue d’être insupportable, s’il te plait. Merci. Voir tes pensées supérieures défiler sur ce blog est toujours un régal.

      Chloé

      • Merci beaucoup, enfin quelqu’un réalisant l’étendue du travail effectué, et il est toujours utile et agréable de recevoir des encouragements.

    • Sujet compliqué. Pour faire simple, évidemment on peut voir dans mon premier commentaire une vague odeur de père la morale essayant de ne pas se faire voir.
      Concernant la suite de ton commentaire, je ne suis pas certain que poser une question qui vient challenger une croyance ou un comportement soit nécessairement considéré comme une attaque. Si c’est le cas néanmoins, l’intérêt est clairement de comprendre pourquoi certains le prennent mal et se ferment, et si j’en suis partiellement responsable (alors je peux me demander quelle est la réelle motivation derrière les questions que je pose).
      On peut remarquer tout de même que même les questions, assez neutres (dans le sens impersonnelles), de Krishnamurti ne passent pas le barrage de l’ego de beaucoup de gens. L’identification à des idées et des modèles et l’incapacité de s’en détacher ne serait-ce qu’un seul instant empêche toute communication. C’est probablement pour ça qu’il répétait souvent : Je ne vous demande pas de croire, mais d’ouvrir votre esprit. Laisser passer ne serait-ce que le début du doute dans une vie bien organisée semble être une chose risquée pour celui en quête de certitudes.
      Bref, j’ai l’impression de partir en hors piste là.
      Amuse toi bien pour le voyage, je te tiens au courant pour la suite des événements de mon côté.

  5. Si  » jeunes », si sérieux, si sûrs d’eux…ou pas…Ironie quand tu nous tiens…heureusement que vous êtes encore un peu maladroits et que vous ne
    maniez pas la certitude! Un peu de légèreté que diable!
    Et
    … pour ce qui est de remettre en question… les convictions, heureusement au contraire que nous rencontrons des éveillés qui nous éclairent…. Mais que pensent tous ces gens de façon si forte d’ailleurs????

  6. Ouh !!!! lala B****t !

    Si on m’avait dit un jour que je me sentirai OBLIGEE d’intervenir sur CE sujet sur ton blog …. je ne l’aurais pas cru !
    Merci pour cette expérience qui me permet de considérer que le temps qui passe est un atout, pour une fois !!

    Je ne lâche pas les chevaux ….. car il y a du public …. et notre cause aura encore longtemps besoin de bonnes volontés, malheureusement… MAIS, certaines diatribes sont tellement caricaturales que c’est affligeant !
    Pour faire court, pas « d’isme » de quelque qu’ordre que ce soit, juste des êtres humains, sans considération particulière pour leur genre (bravo Biquet) et TOUT EST DIT !
    Du réalisme dans ta façon d’évoquer le plafond de verre sous lequel le « beau sexe » se contraint de rester….
    Franchement, ni maladroit, ni ironique, juste une constatation de fait et une licence poétique ( ‘ »paire de demoiselles ») qui n’a pas trouvé son public !
    Pas de quoi en faire un fromage.
    Bonne route à toi…..la mienne s’est arrêtée où tu sais pour l’été .

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